Nadia Ross
Le Soleil
Québec
Ils l’ont tellement entendu et ils le ressentent déjà, le marché du travail les attend et les espère de plus en plus. Si leurs prédécesseurs, les X, ont peiné pour trouver leur place dans l’ombre des boomers, les Y auront tout le soleil pour eux!
«Les jeunes d’aujourd’hui — les travailleurs de demain — sont conscients qu’ils auront le gros bout du bâton pour négocier avec les employeurs», explique Jacques Roy, sociologue et enseignant au Cégep de Sainte-Foy. «Et ça les rend très optimistes quant à leur avenir.»
En effet, selon les données du sondage, 93 % des 18 à 30 ans se disent optimistes face à l’avenir et 63 % pensent qu’ils auront une vie aussi heureuse que celle de leurs parents, alors que presque 33% croient qu’ils auront un bonheur encore plus grand qu’eux. Dans bien des cas, la réussite est associée à la carrière.
Par contre, devant ces perspectives encourageantes, ils ne sont pas uniquement motivés par l’aspect financier dans un emploi. «Pour eux, le travail est vu davantage comme un lieu de développement et d’épanouissement personnel», explique le chercheur qui publiera cet automne un essai intitulé Entre la classe et les Mcjobs : portrait d’une génération de cégépiens (Presses de l’Université Laval).
Cette quête personnelle fait déjà rager les employeurs qui ont des problèmes de fidélisation. «Lorsque l’employé a trouvé ce qu’il cherchait dans son travail, il part ailleurs.» Et malgré leur penchant pour l’argent, celui-ci ne sera pas toujours un levier efficace s’il est offert au détriment des conditions de travail.
«Je n’accepterais pas de travailler à un endroit où je ne me sentirais pas bien, même si on m’offrait un meilleur salaire, dit Vincent, 21 ans. C’est important d’être bien dans son travail parce que c’est là qu’on passe le plus de temps.»
Loin de voir le travail comme une fin, «les jeunes d’aujourd’hui aspirent à une grande qualité de vie», renchérit Chantal Royer, chercheure à l’Observatoire Jeunes et Société et spécialiste de la question des valeurs chez les jeunes. Ils veulent surtout passer des moments de qualité avec les leurs et ils voient l’argent comme une valeur instrumentale à leur bonheur. Ils ne veulent pas être riches, ils veulent être confortables.»
Une autonomie… financière!
Et pourtant, ces mêmes jeunes qui se disent hédonistes n’ont jamais été aussi productifs. Ils ne remettent pas en question la valeur de la performance et de la productivité. «Non seulement ils y adhèrent, ils veulent le pousser encore plus loin! lance M. Roy. Ils ont des agendas ministériels à 16 ans et des semaines de travail de 50 heures. Ensuite, ils ne cessent de se plaindre qu’ils n’ont pas de temps!»
Selon lui, le travail est la façon qu’ont trouvé les jeunes d’aujourd’hui de se détacher de leurs parents. «Ils n’ont plus besoin de quitter la maison parce qu’ils peuvent y faire ce qu’ils veulent», dit-il. Leur argent, ils doivent l’avoir mérité, et leur autonomie, c’est leur pouvoir d’achat.
L’importance que les jeunes accordent à l’argent est toutefois est assez partagée. Un peu plus de la moitié des personnes sondées répondent que gagner beaucoup d’argent et devenir riche n’est pas important pour eux (55 %). Par contre, ceux qui affirment que la richesse est importante sont du coup très ambitieux. Pour eux, le revenu annuel moyen «idéal» se situe à 84 100$ alors que de façon générale, 70 000 $ est le revenu rêvé des jeunes Québécois.
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lundi 22 septembre 2008
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