Marc Rochette
Le Nouvelliste
(Trois-Rivières) Représentant 22 % des travailleurs, la génération Y veut un emploi qui a du sens, a besoin de relever de nouveaux défis stimulants et revient aux valeurs familiales traditionnelles. Voilà pourquoi les employeurs doivent ajuster leur style de gestion en conséquence.
C'est du moins le message qu'aura laissé Louise Cadieux, de l'UQTR, aux membres de la Chambre de commerce et d'industrie de Trois-Rivières lors du déjeuner PME Bell.
«Il faut se montrer ouvert aux changements des normes sociétales, notamment en matière de conciliation travail-famille, et procurer de bons défis aux nouvelles générations», a-t-elle suggéré aux gens d'affaires.
À son avis, on doit agir comme coach ou mentor auprès de certains et se montrer ouvert à leur «monde»... sans frontière. Car ils ont une vie virtuelle d'une moyenne de six heures par jour, la technologie fait partie de leur quotidien et, pour eux, le monde est petit et les frontières sont inexistantes.
Selon la professeure en management, au département des sciences de la gestion, les Y ne jugent pas nécessaires d'avoir de gros revenus et ils ont des relations polies avec l'autorité, mais préfèrent des leaders rassembleurs.
«Ils ont des carrières parallèles, pouvant accomplir plusieurs tâches et assumer plusieurs emplois en même temps, et on prévoit qu'ils pourront expérimenter jusqu'à dix carrières différentes dans leur vie», a-t-elle indiqué.
Pour cette génération à la Britney Spears, il y a cette dépendance à la sensation, ce besoin de reconnaissance et de feedback immédiat, ce goût de nouveautés et de changements et cette habitude de validation de l'information. Des Y bien connus? Le champion de tennis Roger Federer, Mark Zuckerbert, fondateur de Facebook, l'étoile de la Ligue nationale de hockey, Sidney Crosby, et la chanteuse Marilou.
Ce qu'ils aiment? Le travail d'équipe, la collaboration, le civisme. Au travail, ils sont loyaux «en autant qu'ils se sentent appréciés à leur juste valeur et qu'ils évoluent dans un environnement qui leur convient», fait-elle remarquer, évoquant la flexibilité et les heures de travail.
Par ailleurs, la rémunération arrive au cinquième rang de leurs priorités. C'est l'équilibre vie personnelle-vie professionnelle qui apparaît en haut de liste.
Les qualités que les Y recherchent chez leurs supérieurs? Accessibilité, compétence, sens de l'éthique, respect et équité. «Bien souvent, le gestionnaire est perçu comme un représentant des baby boomers ou des traditionalistes», ajoute la conférencière.
Comme gestes à poser pour retenir la nouvelle génération dans son entreprise, Mme Cadieux propose de viser le partage des connaissances plutôt que le transfert de connaissances, «les jeunes ayant beaucoup à apporter aux organisations».
Espaces de bureau permettant l'échange d'idées avec les autres collègues de travail, importance du contrat psychologique (walk the talk) et leur permettre de relever des défis qui les intéressent et de prendre une place intéressante dans l'organisation: voilà d'autres trucs pour bien intégrer les travailleurs Y.
«L'intranet leur donne la possibilité de communiquer avec quiconque et des entreprises américaines iront jusqu'à mettre à leur disposition des cafés internet et des boutiques de jeux vidéo», a-t-elle conclu devant un auditoire... intergénérationnel.
lundi 1 décembre 2008
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