Par Caroline Jankech
Ils ont entre 10 et 25 ans et sont branchés en permanence sur l’internet, les réseaux sociaux, Twitter ou Flickr. Aux Etats-Unis, ces enfants du millénaire ont largement contribué à faire élire Barack Obama.
Ils n’ont pas connu Goldorak et ignorent que les 45 tours ont une face B. En revanche, ils ont toujours connu le sida et les roues en ligne sous leurs patins. Mais surtout, surtout, ils ont grandi avec le web. Ces jeunes nés entre 1983 et 1998 font partie de la génération Y.
Ce qui la caractérise? Elle est branchée en permanence: lecteur MP3 pour une musique téléchargée sur l’internet, téléphone portable multifonction, jeux vidéos, MSN, Facebook, Twitter, Flickr ou Google. Leur adresse n’est plus une rue, mais un pseudo sur MSN. De quoi bouleverser les modes de vie, la communication, la consommation, le travail. Les statistiques le montrent, les jeunes Européens entre 15 et 24 ans sont connectés plus de trois heures par jour.
01 La télé détrônée
La génération précédente restait scotchée pendant des heures après les cours devant San Ku Kaï ou Candy, une tartine à la main. Pour la génération Y, la télévision est devenue secondaire, reléguée à l’état de simple écran pour les jeux vidéo ou de bruit de fond «pour avoir l’impression de ne pas être seul ou pour écouter de la musique sur MTV», comme l’explique en rigolant Tali, 20 ans, étudiante en droit.
La télévision a ainsi perdu deux de ses fonctions essentielles: être la source principale d’information et proposer des «feuilletons» inédits devant lesquels tous se rassemblent. «La seule chose qui m’intéressait à la télé, c’était les séries, raconte Grégoire (prénom fictif), 23 ans. Aujourd’hui, les épisodes sont disponibles sur le net; alors, je n’ai plus besoin de l’allumer.» Quant à l’information, il n’utilise plus que le net: «Je googelise tout, on trouve réponse à tout, et c’est très rapide. C’est l’instrument No 1.»
Problème: si on trouve réponse à tout sur le net, les informations ne sont pas discriminées – le blog d’un fondamentaliste parano se trouve aussi facilement que le site de la BBC ou de CNN. A priori, toutes les sources se valent. Comment trier? A 17 ans, Lea, gymnasienne lausannoise, est déjà très critique: «Wikipédia, je l’utilise pour avoir une première vue d’ensemble, mais je sais que tout n’est pas forcément vrai et je cherche toujours d’autres sources pour comparer et compléter.» Apparemment, du moins après quelques années, la méfiance est là…
Quant à la TV sur l’internet, qu’on nous vante comme le futur du petit écran, rares sont les jeunes qui l’utilisent. Ils téléchargent des séries et films qu’ils regardent directement sur leur ordinateur ou cherchent des vidéos sur YouTube ou Dailymotion. «Mais ça ne remplace pas la télé, explique Stefana Broadbent, ethnologue, qui a mené des recherches dans le cadre du «laboratoire des usages» de Swisscom. «Ils font un usage très différent des ces vidéos courtes, drôles, de l’ordre d’une bonne blague.» Julie, 16 ans, gymnasienne à Genève, regarde ainsi les sketchs de Gad Elmaleh. Gemma, 23 ans, étudiante en lettres, parle «d’humour noir et ridicule, du genre la vidéo d’une fille obèse qui fait un strip-tease». Le plus souvent, les bonnes adresses s’échangent entre amis, qui s’invitent à voir telle ou telle séquence. D’autres vont aussi jeter un œil à la performance d’un groupe de musique dont ils ont entendu parler, pour savoir rapidement de quoi il s’agit.
La suite de l'article le mardi, 25. novembre 2008...
vendredi 21 novembre 2008
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