mercredi 4 juin 2008

Voyages (semi) organisés pour les jeunes | Voyages | Cyberpresse

Voyages (semi) organisés pour les jeunes

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Les membres de la génération Y préfèrent comme première destination l'Europe et l'ouest du Canada. À leur deuxième voyage, ils parcourent des destinations plus exotiques et moins coûteuses comme l'Asie et l'Amérique du Sud.
Photo AFP


Simon Diotte

La Presse

Collaboration spéciale

Vous pensez que les voyages organisés, c'est juste pour les baby-boomers? Eh bien! détrompez-vous. Depuis quelques années, on sent une attirance pour les voyages semi-organisés chez les jeunes de la génération Y. Des voyages qui comprennent le transport et les guides, avec l'hébergement en option. Les «jump on-jump off tours», comme on les appelle dans la langue de Shakespeare, s'avèrent un compromis entre le voyage organisé traditionnel et le voyage autonome.

«Pour les jeunes, ce genre de voyage simplifie grandement la logistique. Les voyageurs paient leur transport en minicar à l'avance, mais ils peuvent demeurer aussi longtemps qu'ils le désirent à chaque arrêt. Ils parcourent ainsi une destination en une semaine ou un mois, comme ils l'entendent», explique Isabelle Boyer, directrice de l'hébergement à l'Auberge de jeunesse de Montréal-HI, qui a vécu cette expérience à deux reprises et qui en est satisfaite.

Des entreprises offrant ce genre de périple apparaissent un peu partout dans le monde. Toutes promettent des aventures qui sortent des sentiers battus. «Et c'est super intéressant pour rencontrer d'autres voyageurs», ajoute Mme Boyer. Au Canada, Moose Travel Network propose de nombreux circuits dans l'Ouest, ainsi qu'au Québec et en Ontario.


Novices et solitaires


Selon Martin Corbin, superviseur à la boutique Tourisme Jeunesse de Québec, cette formule intéresse surtout les novices et les voyageurs solitaires. «Le fait que l'itinéraire soit planifié rassure beaucoup les parents, qui sont souvent appelés à contribuer financièrement lors des premières pérégrinations de leurs rejetons», dit-il.

Autre nouvelle tendance, ces jeunes âgés de 18 à 29 ans ne voyagent plus exclusivement en auberges de jeunesse. Ils s'ouvrent de plus en plus à diverses formes d'hébergement; la dernière mode, c'est de dormir chez l'habitant. Des sites comme CouchSurfing et Hospitality Club mettent en ligne des annonces où des gens offrent l'hospitalité gratuitement à d'autres voyageurs.

«L'objectif n'est pas tant d'économiser que de nouer des relations avec de vrais habitants du pays», dit Amélie Racine, qui a voyagé pendant six mois en Europe en utilisant cette formule. Elle travaille d'ailleurs à lancer un nouveau concurrent à CouchSurfing, StayNomad, qui sera en ligne en juin.

Les jeunes sont également à la recherche d'expériences hors du commun. «Ils veulent dire à leurs amis: j'ai fait cela, j'y étais», constate Mme Boyer. Par exemple, à Montréal, la grande mode, chez les jeunes étrangers, c'est de surfer sur le Saint-Laurent.


L'Europe toujours première


L'Europe demeure en tête pour la première expérience de voyage chez les jeunes. «À leur deuxième expérience, ils s'aventurent surtout en Asie et en Amérique du Sud. Le prix joue beaucoup en faveur de ces destinations. Une fois le transport payé, on vit avec presque rien là-bas», souligne M. Corbin. La génération Y ne semble pas à court d'argent. Si certains jeunes bénéficient de l'aide de leurs parents, d'autres profitent de l'accès facile au crédit. «Des jeunes fraîchement diplômés peuvent recevoir des sommes astronomiques en prêts sans jamais avoir occupé un vrai emploi, souligne M. Corbin, étonné. Un ingénieur de ma connaissance a obtenu 100 000 $ en prêt lorsqu'il a obtenu sa maîtrise! Résultat: il roule sa bosse depuis deux ans dans le monde.»

L'époque des hippies qui voyagent avec presque rien est révolue. Nous arrivons, tranquillement, mais sûrement, à l'ère des flashpackers! «Ces voyageurs dont le nombre est en forte hausse sont complètement accros aux nouvelles technologies. Ils ne partent jamais sans ordinateur portable, caméra high-tech, cellulaire et iPod», explique Mme Boyer. Les auberges de jeunesse mettent désormais à leur disposition des casiers avec prise électrique interne pour recharger leurs appareils!

Les écho-boomers ont peut-être été élevés dans la ouate, mais ils sont néanmoins épris de justice sociale. La preuve: le tourisme responsable prend de l'ampleur depuis quelques années. «Beaucoup de jeunes consacrent une portion de leur voyage à faire de l'aide humanitaire. Le travail en orphelinat gagne fortement en popularité», indique M. Corbin.

Les jeunes sont également conscients que leurs achats ont un impact social. «Ils veulent que leur argent soit dépensé directement chez les gens du coin, et non par le truchement de grandes entreprises américaines», souligne Pier-Olivier Guimond, directeur du marketing de Voyages Campus. Ils veulent changer le monde... en voyageant.

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